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Publié le par Emotionisme


La Méthodologie et nous, ça fait combien ?



J’emmerde la méthodologie…
 

En voilà une bonne manière de commencer.

La méthodologie c’est les clous dans lesquels traverser, c’est le métier qui va bien, qu’on n’a pas, c’est la déco Ikea, c’est la mode, c’est le drapeau noir des anarchistes, c’est le look de surfeur, c’est le mariage comme perspective d’avenir, c’est l’autorité du professeur, c’est la réforme des université, c’est la procédure d’expulsion, c’est nos journaux, c’est peut être même vous. Mais pas moi, moi je l’emmerde, mais ça je l’ai déjà dit.

Il faut savoir qu’en méthodologie, il existe une réponse à tout. Comment faire une recherche, comment commencer, avec quel sujet, comment le choisir, comment le dire, à quelle personne, quand écrire quelle partie, dans quel ordre, quels codes choisir, avec quelles références bibliographiques : la façon de les lire, de les prendre en note, de les écrire, dans quel format, avec quelle police, pour quel effet…

On apprend à voir ce qu’il faut voir, il y a une méthode, pour lire comme il faut. Pour pouvoir en tirer ce qu’il faut ; et bien sûr en lisant le bouquin qu’il faut. On nous apprend même l’esprit critique, méthodologique, comment créer notre discours « nouveau », comment penser différemment, en série !

Au risque de me répéter, et pour que tout le monde ait bien compris, j’emmerde la méthodologie et de plus, je le ferai selon ses règles, sans utiliser le « je » et avec un « beau » plan.

Alors maintenant que j’ai soit votre indignation, soit votre attention…on va pouvoir commencer.



DEFINITION DE NOTIONS CLEF



Il est important, pour bien vous introduire au sujet de ce texte, de parler des termes : méthodologie et recherche, ainsi que de leurs différentes définitions, pour mettre en évidence certains problèmes et points forts.

Dans un souci de rigueur, nous souhaitons définir de la manière la plus complète ces termes. Pour ne pas écrire une succession de définitions similaires, ce qui serait fastidieux et sans grand intérêt, nous avons choisi de prendre trois sources différentes pour nos définitions, pour que ce soit plus représentatif.

Pour que nos choix de ces sources fasse sens, nous avons opté pour :

- une définition accessible par tous, c’est-à-dire un petit dictionnaire édité depuis  quelques années, par exemple le Robert pour tous, le genre d’ouvrage que l’on peut trouver dans n’importe quel foyer.

- la définition la plus couramment consultée, qui est à l’heure actuelle celle que l’on trouve sur internet. L’encyclopédie Wikipédia, quoique controversée est devenue incontournable, car c’est tout simplement la plus consultée.


- la définition académique, provenant d’ouvrages de référence, que ce soit des encyclopédies ou de grands dictionnaires.
 
 

Définition de : méthodologie.

Nous allons vous introduire aux différentes définitions de la méthodologie, ci-dessous. Les mots soulignés sont les zones de tension sur lesquelles nous souhaitons attirer votre attention pour la suite, dans l’analyse de ses définitions

-Wikipédia  : C’est une encyclopédie gratuite, en ligne. Elle est fortement controversée pour sa véracité et sa justesse par le milieu enseignant, entre autre. La raison principale étant que n’importe qui puisse venir modifier le contenu des définitions. Néanmoins, cette source, si discutable soit-elle, me paraît inévitable. Voici donc un extrait de l’article sur la méthodologie :

« Lorsque l'on travaille sur un domaine, on peut établir une suite de questions à se poser, de personnes à aller voir et à interroger, d’informations à collecter, d'opérations à effectuer, en vue de faire des choix. Cela permet de mener de manière plus efficace une étude ou la résolution d'un problème. La méthodologie est cette systématisation de l'étude, indépendamment du thème à étudier lui-même ».

Nous soulignons, un point qui nous semble à éclairer dans cette définition, pour y revenir par la suite, car cette « systématisation de l’étude » entraîne certains problèmes, surtout mise en perspective avec les définitions de « recherche. »

- Le Robert pour tous  :

« Méthode 1sc.Ensemble de démarches que suit l’esprit pour découvrir et démontrer la vérité. 2 Ensemble de démarches raisonnées, suivi pour parvenir à un but. 3 Règles, principes sur lesquels reposent l’enseignement, la pratique (d’une technique d’un art). 4 Moyen. »

- Le Grand Robert :

« 1. Philos., Sc. Marche, ensemble de démarches que suit l’esprit pour découvrir et démontrer la vérité […] 4. Ensemble de démarche (ou de dispositions) raisonnées, suivies dans une activité (ou prise dans un domaine) donnée. Cf. système (discipline cit.13). […] 5 Ensemble des règles, des principes normatifs sur lesquels reposent l’enseignement, la pratique d’un art. Cf. formule. »

- Etymologie grecque :


Méthode ou methodos, en grec, signifie « poursuite, recherche, etc. » ; methodos vient de méta- « vers » et hodos « chemin ».
 

Définition de : recherche



- Le Robert pour tous :

« Recherche : 1 Effort pour trouver (qqch.). 2 Effort de l’esprit vers (la connaissance). Travaux faits pour trouver des connaissances nouvelles (dans un domaine). 3 la recherche : l’ensemble des travaux qui tendent à la découverte de connaissances nouvelles. 4 Action de chercher à obtenir. Cf. quête. 5 Effort de délicatesse, de raffinement. Cf. préciosité. »

Il est important, pour nous, de mettre l’accent sur la notion de nouveauté. Cette nouveauté n’est pas radicale, elle vient s’inscrire dans les travaux de précédent chercheur, dans les connaissances actuelles ainsi que dans une époque.

 

- Wikipédia  :

« […] le mot peut désigner l'effort intellectuel entrepris pour parvenir à une maîtrise intellectuelle de nouvelles techniques ou notions. […]

Selon les objectifs fixés aux recherches entreprises, on distingue :

- La recherche fondamentale, qui vise à produire de nouvelles connaissances indépendamment des perspectives d'application

- La recherche appliquée, qui vise un objectif pratique et implique des activités de développement expérimental

- La recherche technologique, qui consiste en l'application de ces connaissances pour la fabrication de nouveaux matériaux, produits ou dispositifs.

- La recherche académique désigne la recherche entreprise dans les universités, mais aussi dans les organismes et instituts de recherche, publics ou privés mais ne faisant pas partie du secteur concurrentiel, par opposition aux activités de recherche et développement. […] »

- Le Grand Robert :

« A. Action de chercher, de rechercher. […] 1. Effort pour trouver (qqch.). Cf. Quête »

-  Larousse Universel :

« 1. Action de rechercher, de chercher qqch ou qqn que l’on sait ou suppose exister, mais dont on ignore où il se trouve exactement […] 2. Action de chercher à obtenir, à se procurer ce que l’on désire, que l’on estime nécessaire de posséder […] 3. Action de chercher à découvrir qqch, à parvenir à une connaissance nouvelle par un effort, un travail plus ou moins systématique […] 4. Ensemble d’études et de travaux menés méthodiquement, par un spécialiste, un artiste, etc., ayant pour objet de faire progresser la connaissance »



ANALYSE DES DEFINITIONS


Des contradictions apparentes

A première vue, une contradiction semble se dégager dans le principe même de la recherche et de la méthodologie. Si la recherche a pour but de faire naître de nouvelles connaissances, de nouvelles manières d’appréhender la réalité, ainsi que de tisser de nouveaux liens entre ses idées, comment peut-elle le faire, par la voie de la systématisation ?

C’est-à-dire, comment est-il possible de faire émerger une nouvelle pensée en utilisant systématiquement les mêmes schémas de raisonnement, la même manière d’étudier un texte, une œuvre, etc. Il paraît bien difficile d’arriver à découvrir de nouveaux endroits, en empruntant systématiquement les mêmes routes, la pensée se rencontre sur les chemins de traverse, et non sur les autoroutes uniformisées, de l’idéologie dominante.

De plus, l’idée de découvrir la vérité, qui est présente dans la définition de méthode (cf. def du Robert),  est inquiétante. La recherche, ne peut pas être, uniquement tournée vers un but, un résultat unique, toute la recherche ne peut se résumer à la seule recherche appliquée qui est de plus, et ce malgré toutes les mauvaises volontés du monde, reste étroitement liée à la recherche fond

On constate bien souvent que les applications qui sont trouvées à la recherche sont éloignées du sujet de cette recherche. Les découvertes scientifiques, quelles qu’elles soient, sont souvent le fruit de hasard ou d’un travail sur un sujet parallèle. On découvre une idée nouvelle qui n’était pas inscrite dans le but même de notre recherche.

Quand nous parlions plus haut de mauvaise volonté c’était pour ne pas citer V. Pecresse, ou notre cher président N. Sarkozy. Eux souhaiteraient que la recherche soit rentable, applicable immédiatement, marchandisable au plus vite et qu’elle ne coûte pas trop chère et surtout rapporte gros. Et bien non, excusez-nous, ce n’est pas possible, vous vous êtes trompés d’adresse ; centre de formation professionnelle ne rime pas avec université ! Ce lieu de savoir et d’échanges non marchand, doit être préservé. C’est un monument démocratique, garant chancelant de valeurs comme l’égalité des chances et la liberté de pensée. Si ce monument, déjà délaissé, venait à périr dans les flammes de leurs réformes, il faudrait craindre le pire, car le tissu social, maintenu par un fil viendrait à craquer et ce ne serait pas une crise qu’il faudrait essuyer, mais une révolution. Ou alors, ce qui est le plus probable à l’heure actuelle : le renoncement de la population ; notre peuple abandonnerait alors ses libertés au profit de la consommation, du confort, du divertissement, effrayé par le chômage et nous verrions naître un nouvelle forme de pouvoir totalitaire, soumettant une masse abrutie par le kitsch, et créant une élite détenant pour elle seule, le choix, la liberté : voici venir la nouvelle noblesse !

De plus, la notion de recherche de la vérité, impliquerait que l’intérêt serait uniquement dans le résultat, et non dans le parcours. L’idée de vérité est, là encore, problématique. Si on peut découvrir la vérité, cela implique qu’elle existe, et qu’il y a donc une manière de faire ou de concevoir les choses, et non plusieurs possibilités.

Ces points posent déjà problème, sans même réellement les argumenter. La méthodologie est-elle, alors ou non, une aberration ?



Faut-il vraiment faire table rase avec cette institution qu’est la méthodologie ?



Si la méthodologie n’existait pas, cela serait-il vraiment mieux ?  Peut-on, comme toutes les avant-gardes, vouloir faire table rase des institutions ? Et bien non, la méthodologie doit bien avoir quelque raison d’être.

Il est intéressant de  savoir que les définitions de recherche et de méthode renvoient l’une à l’autre. Cette association n’est pas le fruit d’un esprit dérangé…

L’existence de la méthodologie, fait en sorte que d’autres modèles soient possibles, construit certes en opposition ou du moins en réflexion sur ce premier modèle. Si nous n’avions jamais éprouvé la frustration, et l’incapacité de la méthode à rendre au plus juste nos idées, nous n’aurions jamais développé des systèmes différents. Nous faisons référence, ici, à la pensée wargburgienne, et en particulier à son idée de bibliothèque, qui propose plus qu’un raisonnement : une nouvelle façon d’associer des idées, d’envisager nos relations au monde et à ses productions. Par conséquent, si nous n’avions jamais été confronté à la méthodologie, nos esprits n’en auraient été que plus pauvres. En connaissant cette idée, même si elle nous déplaît, notre conception du monde est en quelque sorte agrandit. C’est quelle contribue à notre ouverture d’esprit.

Le processus de systématisation, qui est évoqué tant par la méthode que par la recherche,  peut-être compréhensible en ce qui concerne la médecine, et nous paraît presque logique pour l ‘armée.

Pour la médecine, s’il est envisageable, c’est que le but n’est pas de dégager de nouvelles idées, mais d’obtenir invariablement la guérison du patient, et celle-ci dans les meilleurs délais, et avec le diagnostique le plus précis. Pour cela, particulièrement chez les urgentistes, des procédés existent. La technique consiste à apprendre un nombre de questions ou de manipulations types, modulables selon les réponses du patient ou ses blessures. Le but de cette méthode, qui fonctionne par systématisation, est de sauver le plus de patients, en évitant des erreurs humaines et en apportant au plus vite les soins appropriés. Cependant, si pour les urgentistes et les secouristes ce système est souvent employé, pour un médecin il y a bien des méthodes mais le facteur humain reste décisif, si bien que les médecins vont au-delà du simple procédé. Si la méthode était appliquée, strictement, chaque personne allant voir le médecin pour des éternuements repartirait avec un rhume...

L’armée est le plus bel exemple du triomphe de la méthode. Là, il existe un ordre des choses pour chaque tâche, de la plus complexe à la plus simple il y a une manière de procéder, qui est le fruit des expériences passées et qui présente le moins de risque. Ce fonctionnement pose le problème du facteur humain, qui est souvent négligé ou absent. Avec ce système, on peut repérer d’où vient la faute, à quel niveau un ordre n’a pas été respecté, et donc punir le fautif. Punir et surveiller, voilà a quoi sert, la méthode.

Néanmoins, la méthodologie peut aussi être envisagée comme un simple soutien, comme un outil supplémentaire. Il est de plus beaucoup plus rapide de suivre les conseils de méthodologie que de penser et choisir la forme de son travail (nous préférons toujours les réponses, quand il faudrait des questions, sinon à quoi bon toutes ces églises ?).  Il est cependant vrai que, sans cet outil, les travaux universitaires n’auraient que peu d’homogénéité, ce qui en compliquerait la lecture et surtout l’évaluation. Malgré tout nous en revenons toujours au même point : vérifier que le travail a été fait, bien fait, et que par conséquent l’étudiant peut passer dans l’année supérieure, sinon le sanctionner d’une mauvaise note, ce qui revient encore et toujours à surveiller et punir.



Méthodologie : pourquoi ne pas garder que le M ?



Et bien oui, la méthodologie ne nous convient pas.

La méthodologie enferme les étudiants, les chercheurs, dans des soucis de dactylographe qui compte leur nombre de lignes, leur nombre de lettres. Les réformes de l’Université, visant à faire disparaître la recherche fondamentale, cherchent à nous enfermer dans ces considérations de dactylographe, que rien ne dépasse, nulle part, être cadré, évalué, notre liberté ne sert en rien le ministère et le marché économique, et c’est pour cela que nous la défendons, car la liberté et la dignité sont les seules choses qu’on ne peut nous enlever, il faudrait pour les perdre, y renoncer.

Brel dit à ce sujet :

 « La vrai liberté, c’est d’avoir le droit de se tromper. Tu as le droit de merder, tu es libre. La réussite n’est jamais une preuve de liberté. Il faut se tromper. Il faut faire des erreurs. Il faut se casser la gueule. Il faut avoir mal. Il faut pleurer. Et parfois, on dit des bêtises, mais ça n’a pas d’importance. Il n’y a rien de plus horrible qu’un homme malheureux, parce qu’il engendre le malheur. Alors qu’un homme heureux, même fou, engendre le bonheur… » 

Laissez-nous faire des erreurs, avoir tort, allez droit dans le mur. Cela sera plus riche pour vous comme pour nous, de découverte et d’apprentissage. Ce sera certes plus long, et parfois nous n’aboutirons nulle part. Nous sommes dans une époque de la quantité, et non de la qualité. La méthodologie c’est aussi ça, avec pour maître mot : ne pas perdre de temps.

De plus, dans la définition de « recherche » du Larousse, est écrit : « suppose exister ». Si nous supposons, c’est donc que nous ne connaissons pas son existence. Alors si on suit cette intuition, on s’expose au risque de se tromper, on la recherche cette quête sans certitude, et son intérêt réside aussi en cela.

Il faudrait ne prendre que des sujets traitables, dans la durée impartie qui aille dans l’air du temps et où les documents sont nombreux et disponibles. Voilà le règne de la quantité, la licence pour tous, ce qui permet se débarrasse vite des étudiants. On préfère un sujet dans les temps et bien comme il faut, c’est-à-dire : « chiant comme la mort »… Il ne passionne pas même celui qui recherche, ou seulement par concession pour son diplôme. Mais pour l’étudiant passionné et curieux de sujets ingénieux et complexes, en retard et un peu à côté des normes, ça c’est autre chose, ça ne répond pas aux critères.

Rechercher, selon nous, ce n’est pas trouver. La recherche n’est pas : du saut en parachute. Ce qui importe ce n’est pas l’atterrissage, mais le chemin parcouru.

Et bien sûr, on se revendique de Vincennes et de son esprit libertaire, alors que l’on préfère ce qui fait formule. Mais ce qui fait formule, c’est le kitsch : on étudie quelque chose qui fonctionne, et on le reproduit en série. Voilà ce que la méthodologie nous apprend, et voilà ce à quoi le « gratin » officiel s’accroche des deux mains…sur un navire qui coule.

La méthodologie est d’une manière générale ce à quoi nous devons correspondre pour être accepté socialement,  sans quoi on sera au mieux toléré comme un agitateur, représentatif d’une diversité illusoire, ou alors, on ne nous écoutera pas tout court. L’orthographe est un bon exemple, cette règle fixée par d’autres pour tous. Un étudiant ayant un « mauvais » orthographe, ne sera pas lu, ou lourdement sanctionné, alors même que le cerveau humain n’a besoin que de la première et de la dernière lettre du mot dans l’ordre, pour le lire et en comprendre le sens.

On peut aussi lire dans la définition du Larousse : « parvenir à une connaissance nouvelle par un effort ». L’idée d’effort n’a jusqu'à présent pas été évoquée : elle devrait aller de soi. Cependant, dans notre société post-moderne, c’est le divertissement qui va de soi. Il faut qu’on jouisse, très vite, et surtout sans aucun effort de notre part. Le travail d’une certaine manière se charge de cela, dans la mesure où il donne accès à la marchandise à la reconnaissance social la culture doit alors nous distraire, si ce n’est nous endormir, pour qu’on soit disponible, qu’on supporte le travail, qu’on le justifie même, que l’on soit bien conscient que chaque sous nous serve à acheter du plaisir. Qu’on se le dise : la culture est une pute de luxe et elle se fait payer comptant. Il ne faut absolument pas que l’individu s’épanouisse, qu’il prenne conscience de ses simples besoins, sinon il arrêterait de consommer à outrance, d’être soumis et relèverait la tête : on ne choisirait plus pour lui, il serait libre.

La recherche, comme la culture, doit être quelque chose « que l’on estime nécessaire de posséder ». Il faut que ses réponses soient une nécessité, qu’elles nous importent, qu’on en ai besoin pour construire notre monde, et non pour obtenir un diplôme, ou un repos bien mérité. Nos travaux doivent nous animer, nous passionner ; et la recherche de la culture sera une des clefs de nos vies.

« si un type débute, c’est parce qu’il se dit :

j’ai quelque chose à raconter qui est différent de ce qui se raconte constamment. »

Brel parle, le 7 janvier



ET L’EMOTIONISME DANS TOUT ÇA !



Pour reprendre la métaphore du titre, « la méthodologie et nous ça fait combien ? ». Eh bien, il semblerait que cela fasse beaucoup, et que nous sommes bien loin de ces principes, ainsi que de ses applications.

En elle-même, la méthodologie n’est pas nocive. Cependant, quand elle existe et s’applique (comme bien souvent) aux dépens de la créativité, du mouvement, de l’intelligence juvénile, de la naïveté, elle relève alors d’un véritable génocide intellectuel.

Ce que j’appelle intelligence juvénile ici, c’est cette incroyable audace et énergie qu’ont les étudiants, ou plutôt les esprits curieux de savoir et de découverte, mais profondément ignorants ont d’audace et d’énergie. Ces derniers sont, tournés vers l’avenir par pure envie, pour satisfaire leur curiosité et nourrir ces jeunes âmes. Pour citer Sade : « dans l’instant où mon âme faible a besoin de calme et de philosophie, ne viens pas l’épouvanter, […] » cela « l’effraierait sans la convaincre, […] l’irriterait sans la rendre meilleure ».

Plus simplement peut-être, la connaissance nous ouvre d’innombrables capacités d’analyse critique et niveaux de compréhension. Cependant, plus on sait moins on ose. Car cette fougue qui est bien souvent le fait de la jeunesse permet d’oser des rapprochements aberrants, des entreprises insurmontables et suicidaire en toute conscience des faits : personnes n’oserait créer un mouvement de peinture qui a pour ambition des modifications majeurs dans l’art contemporain, mise à part : des « jeunes cons ».

Nos personnalités nous ont poussé à remettre tout en cause, à ne rien prendre comme vrai, comme juste, c’est fatiguant et parfois on est déjà rattrapé. Malgré tout, nous voulons repenser l’art, quoi de plus fou ! Quoi de plus beau ! Quitte à repenser l’art, autant le faire en repensant tout, jusque dans les moindres détails. Trouver pour chaque sujet, les meilleures « solutions » : le marché de l’art, la spéculation artistique, les musées, la précarité créative, les titres d’œuvre, le commentaire, la critique, l’art contemporain, l’exposition, le paradigme artistique, le statut d’artiste, etc.

Tout ceci nous emmène à notre projet. Nous voulions dire de nouvelles choses, alors autant les dire de manière différente. Car avant même d’expliquer ce que nous cherchons, nos idées nouvelles, nous avons cherché comment les dire pour que leur présentation fasse sens au vue de nos propos, repenser leurs rapports.

Nous ne voulons pas être subversif pour l’être, mais juste être nous. Entièrement.

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